Drôle de suicide. (Christian Souchard) .

Le docteur Faulker enfile ses gants, ouvre sa trousse et commence à examiner le corps étendu sur la moquette du bureau.
- Le coup de feu a été donné à bout portant, dit-il en s’adressant à l’inspecteur Lafouine. La balle a perforé l’os temporal gauche pour ressortir par la mâchoire inférieure droite. La mort a été instantanée. Je ne vois pas d’autres blessures sur le corps.
En écoutant le médecin légiste, Lafouine fait le tour de la pièce. Il remarque que la porte-fenêtre donnant sur le jardin est ouverte. La vue sur le parc est splendide. L’inspecteur se tourne vers Marc Lafleur, le fils de la victime, et lui demande : « Votre père était-il dépressif, Avait-il des ennuis financiers ? Etait-il souffrant ? » Marc Lafleur a du mal à retenir ses larmes. Il répond avec difficulté : « Mon père n’avait pas de difficultés particulières. Il aimait son travail et sa famille. Je ne comprends pas pourquoi il s’est donné la mort ».
Lafouine sort un mouchoir de sa poche, se penche et prend le revolver que le mort tient encore dans sa main droite. « Vous saviez que votre père était armé ? » demande-t-il au jeune homme.
« Oui », répond Marc. «C’était un souvenir de mon grand-père Il l’avait ramené de la guerre. Mon père le rangeait dans le tiroir de sa table de nuit ».
Lafouine repose l’arme. Il se dirige dans le salon où l’attend Louise Lafleur, le femme de la victime. « Pouvez-vous me raconter ce qui s’est passé ? » demande le policier.
Louise, très digne malgré la douleur, commence son récit. « Tout l’aprèsmidi, mon mari est resté dans son bureau. Quand il faisait ses comptes, personne ne devait le déranger. Marc a travaillé dans sa chambre. Il fait ses études en fac de droit. Moi, je préparais le dîner dans la cuisine. Vers dix-neuf heures, j’ai reçu un coup de téléphone de ma soeur. Nous parlions depuis une dizaine de minutes quand j’ai entendu le coup de feu. Je me suis précipité dans le bureau. Marc était déjà là. Il tremblait. Le pauvre petit avait l’air affolé. Je l’ai emmené dans le salon puis j’ai appelé la police ».
Depuis le début de son enquête, Lafouine est certain que Raymond Lafleur ne s’est pas suicidé. Maintenant, il sait qui l’a tué.


Comment Lafouine sait-il qu’il s’agit d’un faux suicide ? Qui est le meurtrier ?
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